Renaissance des Lumières

Renaissance des Lumières

Pour Cavaillès

Christian Houzel, Didier Nordon, Xavier-Francaire Renou, Henri Roudier, Jean-Jacques Szczeciniarz

Texte édité par Emmanuel Lesigne

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Mathématicien et philosophe, Jean Cavaillès (1903 – 1944) a compris en toute clarté que la philosophie n’est ni maîtresse ni servante des mathématiques et des sciences, mais qu’elle peut être leur amie. Elle n’a pas à s’arroger la fonction magistrale de vérifier à leur place la solidité de leurs fondements ni à contrôler ou exploiter leurs résultats pour la plus grande gloire de Dieu ou de la Cause. Elle n’a pas non plus à s’asservir aux mathématiques ou aux sciences comme sources uniques de vérité, justice ou justesse.

Une philosophie amie des sciences entretient avec elles un dialogue à bénéfice mutuel : elle s’instruit auprès d’elles et peut, en retour, procurer aux mathématiciens et scientifiques une conscience plus claire de leur propre pratique, s’ouvrant avec eux à l’histoire de cette pratique. Observer la pensée scientifique, dans son travail, ses difficultés et ses succès, et l’aider à s’observer elle-même : tâche aussi libératrice que difficile qui vise l’impérissable idéal aristotélicien de la pensée de la pensée. Voilà la haute et rayonnante ambition de Cavaillès.

C’est cet héritage que les cinq auteurs de ce livre ont voulu transmettre et commencer à faire fructifier. Et il fallait pour cela :

– libérer Cavaillès des interprétations unilatérales, souvent enjeux de pouvoir universitaire, telle celle qui en fait le héraut d’une « science sans cogito » ;

 – retrouver la pluralité de ses inspirations philosophiques. Refusant aussi bien filiation que rupture définitive, il a une lecture critique-productive de Descartes, Leibniz, Kant, Hegel, Husserl, Brunschvicg… Spinoza, explicitement évoqué par lui à propos de son engagement dans la Résistance, est une de ses références possibles quand il traite de l’auto-développement des mathématiques ;

 – respecter la diversité de ses centres d’intérêt mathématiques. Il s’intéresse, on le sait, à l’axiomatisation et à la formalisation de la théorie des ensembles, mais tout autant ou plus à son surgissement chez Dedekind et Cantor, à la construction des ensembles finis à partir des ensembles infinis, à l’hypothèse du continu, etc.

– mettre ses catégories emblématiques (paradigme et thématisation) à l’épreuve d’autres moments essentiels de l’histoire des mathématiques que celui de l’essor de la théorie des ensembles ;

– pratiquer un dialogue amical entre mathématiciens et philosophes dans des études d’«épistémographie» entrelaçant histoire fine et philosophie.

Aux lecteurs de juger si l’héritage est entre de bonnes mains.

Papier : 29,90 € 

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Refondations du service public hospitalier et des politiques publiques relatives aux handicaps

Edouard Couty, Hervé Rihal

Préface de Philippe Renou

Texte édité par Robert Lévy

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Le service public hospitalier et les politiques publiques relatives aux handicaps sont les deux versants d’une refondation de la Santé basée sur la solidarité et l’innovation. 

Édouard Couty a consacré sa vie aux hôpitaux publics. Dès 1991, conseiller de Claude Evin, il a contribué à jeter les bases d’une planification sanitaire. Directeur des Hôpitaux, il a participé au développement du service public hospitalier (loi Boulin (1970) de façon à garantir l’égalité des soins et les valeurs du service public, sans oublier le versant libéral, garant de l’indépendance professionnelle. Inquiet des nouvelles règles du management, Édouard Couty milite pour la coopération privé/public et non pour la seule concurrence, parce que la santé n’est pas une marchandise. Il développe ici les éléments essentiels d’ une refondation de notre système de santé tout en tenant compte de la crise actuelle.

Hervé Rihal, agrégé de Droit Public, analyse les problèmes des personnes handicapées ; soulignant les progrès mais aussi les difficultés des politiques publiques relatives aux handicaps. Là encore, c’est de solidarité qu’il faut parler et la refondation proposée passera par la reconnaissance pleine et entière des droits de toutes les personnes handicapées et des problèmes spécifiques liés à la diversité des handicaps. Solidarité nationale : les valides, doivent, enfin, comprendre, accompagner, soutenir les personnes handicapées, qui ne sont pas des malades mais des citoyens souhaitant, en particulier par le travail, participer comme les autres à la vie de la Nation. Compensation, accessibilité, scolarisation, aménagement du travail, vie culturelle, autant de  chapitres essentiels qui imposent de tenir compte des besoins de tous. Comment les politiques publiques peuvent-elles améliorer, le bien-être des personnes handicapées, tout au long de leur vie et en tenant compte de chaque handicap ?   Telle est la question.

Cet ouvrage est le deuxième de l’atelier « Médecine » pour « Renaissance des Lumières ».

Édouard Couty, Conseiller Maître honoraire à la Cour des Comptes, directeur d’hôpital, conseiller au cabinet de Claude Evin ministre de la santé1988/1991, ancien président de la conférence des directeurs généraux de CHU, ancien directeur de l’hospitalisation et de l’offre de soins au ministère de la santé 1997/2004, enseignant à la chaire santé Sciences Po Paris.     

Hervé Rihal, né en 1955, est docteur en droit public depuis 1992 ; il est agrégé de droit public. Durant 39 ans, il a été assistant puis professeur de droit public à l’université d’Angers. Depuis 2017, il est professeur émérite. Il a dirigé le master de droit des interventions sanitaires et sociales des collectivités territoriales. Il a rédigé de nombreuses études et notes de jurisprudence, notamment relatives à l’aide sociale et aux personnes handicapées.

Papier : 21.50 € Numérique : 9,99 €

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Chroniques médicales irrévérencieuses

Philippe Renou

Texte édité par Robert Lévy et Xavier Renou

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Ce premier volume de l’Atelier « Médecine » de la Collection « Renaissance des Lumières » est un cri d’alarme et un plaidoyer pour le maintien en France d’un système sanitaire à la fois social et libéral. Depuis plus de 70 ans, les Français ont adopté  l’Assurance Maladie qui associe solidarité et liberté des soignés, mais aussi des soignants. Il faut à tout prix  maintenir, adapter, et développer cette dualité en sachant que la Santé n’est pas seulement une marchandise  Le néolibéralisme avec le marché total et la concurrence débridée, sans régulation de l’État, n’est pas concevable pour la Santé de nos concitoyens qui veulent être soignés de la même façon, qu’ils soient riches ou pauvres, jeunes ou vieux, citadins ou ruraux.

 Le système de Santé socialisé avec participation obligatoire de tous les citoyens, est la garantie de la réduction des inégalités devant la maladie, le handicap, et la vieillesse, alors que l’indépendance professionnelle des soignants garantit la confiance nécessaire des citoyens potentiellement malades. Notre système « hybride » suppose une réelle démocratie sanitaire, certes coûteuse, mais indispensable pour assurer durablement l’adaptation à l’extraordinaire complexité de la prise en charge collective du dépistage, de la prévention, du traitement, du suivi de toutes les anomalies, pathologies et de tous les handicaps du monde actuel .

Ancien chef de clinique-assistant de l’hôpital Henri Mondor, Philippe Renou a ouvert au Mans un cabinet libéral, puis dirigé pendant près de 30 ans au Centre Hospitalier un département de Médecine Interne et Onco-Hématologie. Conseiller technique en 1992-1993 au Ministère de la Santé et de l’Action Humanitaire, il a pendant une décennie été le secrétaire du Groupe d’Études et de Recherches des Centres Hospitaliers non Universitaires (GERHNU). Il a publié en 2013 une Histoire de la Cancérologie au Centre Hospitalier et en Sarthe. (1960-2005).

Papier : 19.50 € Numérique : 9,99 €

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Le capitalisme est-il la fin de l’histoire?

Édith Fuchs, Christian Houzel, Robert Lévy, Justine Malle, Christiane Ménasseyre, Anne Raymond, Hélène Raymond-Feingold, Philippe Renou, Xavier F. Renou, Hadi Rizk, Antoine Roullé, Jean-Jacques Szczeciniarz, André Tosel, Martine Verlhac

Texte édité par Robert Lévy et Xavier F. Renou

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Comment sortir du désespoir de masse ?

Depuis la fin de la guerre froide, le capitalisme est partout, avec ses gagnants et ses perdants (parfois les gagnants d’hier), avec sa violence essentielle, ses ravages sociaux et ses destructions des fragiles équilibres écologiques. Mais est-ce pour toujours ?

Pour en contester la légitimité il faut d’abord le penser, s’il est vrai que sa puissance repose d’abord sur le consentement que des milliards d’humains lui accordent.

Que l’on veuille le réguler ou en sortir, quelle place donner à l’économie de marché ? Et dans celle-ci quelle place aux pratiques anciennes ou nouvelles de solidarité, depuis le patrimoine restant de solidarité ouvrière jusqu’aux formes diverses d’économie sociale et solidaire, depuis le retour à une agriculture émancipée du productivisme jusqu’aux innovations technologiques prometteuses ?

S’il y a toujours un peuple de Gauche, cette Gauche, qui rêve d’unité et crève de ses divisions, doit regarder en face au moins quatre de ses croix : le bilan du soviétisme (à distance du déni-exécration et de la nostalgie crispée) ; la question du nucléaire (et d’une politique énergétique ouverte aux énergies nouvelles) ; l’Europe (potentiel lieu de souveraineté enfin adéquat pour faire antidote aux souverainismes et au social-libéralisme) ; la laïcité (principes communs assurés et libres désaccords).

Il ne s’agit pas là de la dernière analyse prétendant dévoiler la vérité, mais d’un appel au travail, c’est-à-dire à la confrontation des raisons.

Pour faire renaître l’esprit des Lumières. Et redonner corps à l’espoir.

Philosophes ou intellectuels de diverses spécialités, les auteurs se sont retrouvés dans la conviction que face à la dureté de l’état du monde et aux divisions visibles ou cachées qui grèvent les forces de Gauche, il importe de joindre présence dans les luttes et détours théoriques, de mettre de la théorie dans les luttes pour les faire gagner en justesse et en efficacité. Et ils engagent ici les premiers pas de cette entreprise.

 Papier : 18 € – numérique : 9,99 €. Chez votre libraire, ou à la Fnac  … ou sur Amazon