Nelly Wolf
Texte édité par Jean Michel Ollé
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Les juifs ne sont plus à la mode, déplore Victor à une réunion des Ashkénazes Anonymes. Qu’est-ce qu’on va devenir, se demande Ety, si seules demeurent quelques familles minuscules, où on trouve malgré tout le moyen de se déchirer ?
Qu’est-ce qu’on va transmettre, si les rescapés ne veulent pas parler, si tout le monde s’en moque, ou répond à notre place ?
Nelly Wolf est universitaire, elle aurait pu se lancer dans une somme académique sur l’identité des intellectuels juifs français de 1990 à nos jours. Ou sombrer dans la « mélancolie de l’ashkénaze triste à famille merdique ».
Mais il se trouve qu’elle sait écrire, et merveilleusement bien. Spécialiste du roman moderne, elle a choisi sa forme ultime, la série, avec ses repères, Victor, Ety, les enfants, ses personnages secondaires, ses silhouettes de passage.
La chronique est juste parce que drôle. C’est que la chroniqueuse a l’œil perçant, la dent dure, et le cœur plein d’une tendresse désabusée pour les hommes et les femmes comme ils vont.
Goys s’abstenir ? Non. Car, affirme Nelly Wolf, « Les Glouk sont des juifs comme vous et moi ».
Nelly Wolf est professeur de littérature française à l’Université de Lille. Elle a publié de nombreux articles et essais sur le roman français des XIXè et XXè siècles.
La Vie des Glouk est son deuxième roman.